Le Grand-Duc d'Amérique (Bubo virginianus, Great Horned Owl) est sans conteste le plus répandu de tous les hiboux du Saguenay/Lac-St-Jean. Il est présent tant dans la forêt boréale que dans les basses terres. En fait, son vaste territoire peut recouper plusieurs types d'habitats selon son site de nidification et ses terrains de chasse. On parle donc d'une grande variété de types de forêts de différents âges, de milieux humides et riverains, d'habitats champêtres en lisière de forêts, de tourbières, ... et j'en passe. Les endroits les moins probables pour le rencontrer seraient les vastes champs de plusieurs kilomètres carrés et les agglomérations urbaines, mais cet oiseau est tellement opportuniste pour son choix de proies, qu'il est parfois observé dans ces types d'habitats. Ceci étant dit, le Grand-Duc d'Amérique demeure avant tout un rapace forestier et semi-forestier. Cliquez ici pour voir les cartes reliées au Grand-Duc d'Amérique

Le Grand-Duc d'Amérique est sans doute le plus connu des hiboux du Saguenay/Lac-St-Lac (probablement à égalité avec le Harfang des neiges) de par son omniprésence qui est exprimé en particulier par son chant (5 à 8 "hou" lancés de façon un peu saccadée). Ces ululements sont biens connus des gens vivant en campagne et des usagers de la forêts (chasseurs, pêcheurs, campeurs, randonneurs, etc...). Visuellement, c'est un immense hibou gris-brun à aigrettes avec des yeux jaunes qui ne peut être confondu avec aucune autre espèce de gros strigidés.

Le Grand-Duc d'Amérique est le plus puissant de nos strigidés (situation qui s'applique à l'Amérique du Nord!). Par conséquent, il ne craint aucun autre oiseau de proie. N'ayant aucun ennemi à redouter, il n'hésite pas à renoncer aux qualités de son camouflage en se perchant à découvert sur une des plus hautes cimes d'arbre de son territoire. Ce faisant, il est parfois découvert au coucher du soleil, alors que sa silhouette se détache distinctement du ciel crépusculaire.

La liste des "invités" au repas du grand-duc est trop longue pour être énumérée. Il suffit de regarder le côté opportuniste de cet oiseau de proie qui possède une faculté d'adaptation à peine croyable en terme de variété de proies, allant à jusqu'à capturer des Truites mouchetées près de la surface de l'eau, ou bien de jeunes moufettes durant leur randonnée nocturne. Mais ses proies favorites sont définitivement les petits rongeurs et les lièvres (Johnsgard, 1988). D'ailleurs, en dépit de son adaptabilité pour ses choix de proies, il est fortement dépendant de l'abondance du Lièvre d'Amérique. Par exemple, en 1989, lors d'une année abondante en lièvres j'ai recensé 71 Grands-Ducs d'Amérique en un peu plus de 30 sorties nocturnes, alors qu'en 1991, une année pauvre, seulement 36 individus étaient observés pour un nombre comparable d'excursions.

La quantité de rejetons conçue durant la saison de nidification est également tributaire de l'abondance des populations du Lièvre d'Amérique. Durant les bonnes années, quatre ou cinq jeunes, voire plus, peuvent naître. Mais, deux ou trois seulement survivront jusqu'à la fin de l'été, et seulement un, en moyenne, jusqu'au printemps suivant. Les causes de mortalité sont diverses. Les plus petits sont parfois dévorés par leurs grands frères et soeurs affamés. Quelques uns peuvent mourir à cause de la maladie, de la faim, du froid, d'infestations parasitaires, etc.. La progéniture du Grand-Duc d'Amérique vient au monde très tôt au printemps et les juvéniles restent avec leurs parents tard dans l'automne.

La période de chant de ce hibou débute à la fin de l'hiver, lorsque les champs commencent à se dégager légèrement par les premières fontes des neiges, ou un peu avant. Alors, les grands-ducs mâles et femelles vocaliseront régulièrement toute la nuit. Cette période se situe donc en février-mars sur les basses terres et en avril dans les hautes terres comme la Réserve Faunique des Laurentides. Après l'accouplement, la période de chant se limite au coucher et au lever du soleil. A l'automne, il y a une recrudescence de vocalisations, possiblement pour s'approprier un territoire de chasse hivernal et expulser les jeunes hors de ce dernier, pense-t-on.


Poids et Mesures
Taille55 cm
Envergure110 cm
Poids1400 g
source: D. A. Sibley

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Références

Bruno Dumont Dernière modification: 28 novembre 2011