L'Effraie des clochers (Tyto alba, Barn Owl) est l'un des strigiformes les plus répandus au monde. On la retrouve en Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Afrique, Australie et dans le sud de l'Asie (Konig, 1999). Au Québec, il n'existe que trois mentions de nidifications probables de l'Effraie des clochers (Aubry et Gauthier, 1995). L'effraie est une habitante des grands milieux ouverts. Elle peut utiliser des bâtiments comme des vieilles granges et des clochers d'église pour y élever sa famille, mais elle chasse au-dessus des vastes champs avoisinants. Typiquement, la femelle pond de 4 à 7 oeufs, selon l'abondance des proies, mais on a déjà compté jusqu'à 15 oeufs pondus! Lorsque la nourriture est très abondante, une deuxième nichée peut être entreprise au cours de la même saison de nidification. Trois familles ont déjà été dénombrées dans de rares cas! (Johnsgard, 1988 et Konig, 1999)

L'Effraie des clochers est une espèce dite sédentaire, c'est à dire qu'elle demeure dans son aire de nidification (ou dans les alentours) toute l'année. Cependant, lorsqu'il y a un effondrement de la population de rongeurs, les adultes peuvent entreprendre des déplacements importants en terme de distance et de nombre d'oiseaux impliqués. Après la saison de nidification, la majorité des jeunes se dispersent à moins de vingt kilomètres de l'endroit où ils sont nés. Mais certaines chouettes se déplacent à plus de 500 kilomètres et on rapporte même des distances parcourrues au-delà de 900 kilomètres. Une fois que les jeunes Effraies des clochers ont trouvé un site propice pour nicher, elles pourront y passer le reste de leur vie si la nourriture s'y trouve en quantité suffisante. (Johnsgard, 1988, Konig, 1999 et Maslow, 1983)

La plupart des mouvements migratoire de l'Effraie des clochers se font vers le sud, l'est et l'ouest. Mais beaucoup se font vers le nord. Malheureusement, les effraies qui ont élu domicile au nord de leur aire de distribution normale ne tenteront pas de migrer vers le sud à l'arrivée de la saison froide, à cause de leurs habitudes sédentaires. L'Effraie des clochers n'est pas adaptée aux hivers nordiques rigoureux. Les individus vivant dans ces aires sont condamnés à mourir de froid tôt ou tard.

Le Saguenay/Lac St-Jean doit sans doute sa seule et unique mention d'Effraie des clochers à cette particularité qu'on les effraies de se disperser dans toutes les directions après la nidification ou lors d'une période de disette. C'est la municipalité de Delisle, au Lac-Saint-Jean, qui eu l'honneur d'accueillir un magnifique spécimen le 29 décembre 1975. Mais cet honneur lui fut mal rendu puisque la pauvre Effraie des clochers fut abattue dans la grange où elle s'était réfugiée (un geste très répréhensible, même si l'oiseau n'aurait certainement pas survécu à l'hiver). Son identification ne fait aucun doute puisqu'elle fut examinée par le très compétent ornithologue Michel Savard qui l'a tenue en main, quelques jours après la mort du volatile. Tout ce que l'on sait concernant la dépouille du malheureux tytonidé est que la personne qui l'a abattue désirait la faire empailler. Cliquez ici pour accéder aux cartes concernant l'Effraie des clochers.

Poids et Mesures
Taille40 cm
Envergure105 cm
Poids460 g
source: D. A. Sibley

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Références

Bruno Dumont Dernière modification: 28 juin 2001