Le Hibou des marais (Asio flammeus, Shorted-eared Owl)
est l'une des rares espèces de
hibou dont la répartition est presque mondiale. On le retrouve surtout en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et dans la
partie nord de l'Asie. On peut le retrouver en des endroits géographiquement isolés comme les Îles-Hawaï et Galapagos.
(Konig, 1999)
Au Saguenay/Lac-St-Jean, en plus de le retrouver sur les grandes plaines d'Hébertville, St-Bruno, St-Gédeon, Ville de La Baie
, Jonquière et autres vastes étendues découvertes, on peut également l'observer dans des secteurs plus boisés avec de vastes champs
aux alentours comme St-Honoré, Chicoutimi, Lac-Kénogami, St-Augustin, St-Charles-de-Bourget et St-Fulgence. Le plus souvent,
il est découvert alors qu'il chasse en vol à quelques mètres au-dessus des herbes des terres non-cultivées, en plein jour ou au
crépuscule. Son vol est léger et peut changer de style selon "ses humeurs". Tantôt, il évolue de façon sensiblement
erratique, basculant doucement d'un côté puis sur l'autre, puis une autre fois, il se déplace de manière plutôt rectiligne. En vol, il peut être
facilement confondu avec le Hibou Moyen-Duc qui, surtout en période de nidification, peut chasser en plein jour,
particulièrement dans l'heure précédent le coucher du soleil. Cliquez ici pour accéder aux cartes
relatives aux Hibou des marais
Dans la littérature, le Hibou des marais est présenté comme étant un strigidé aux moeurs crépusculaires, c'est-à-dire qu'on
le rencontre normalement durant les heures qui précédent le coucher du soleil, de même qu'à toutes heures durant les journées
nuageuses et parfois en plein soleil. Ce qui fait dire de la part de différents auteurs que ce rapace appartient aux hiboux aux
moeurs diurnes plutôt qu'à ceux aux moeurs nocturnes. Cependant, j'ai fait quelques observations de Hibou des marais en
pleine nuit un peu partout en Sagamie. Celles-ci m'ont d'ailleurs permis de découvrir cette espèce de strigidé en des habitats
quelque peu inattendus comme la Réserve Faunique des Laurentides, et certains secteurs boisés des basses terres comme au
Lac Ross à Ste-Hedwidge et la Rivière-Prudent à St-François-de-Sales. Une observation nocturne intéressante fut faite
également au Réservoir Lamothe (S. Gagnon, comm. pers.). Ces mentions m'amènent à penser que le Hibou des marais
utilise également comme habitat les anciennes coupes forestières avoisinants ces sites où il fut observé.
Malheureusement, la population du Hibou des marais a dramatiquement chuté à travers le monde entier au cours des
dernières décennies et le Saguenay/Lac-St-Jean n'échappe pas à ce phénomène. Il est notable qu'au cours des vingt
dernières années, le Hibou des marais est de plus en plus difficile à observer en Sagamie.
Bien que considéré comme étant nicheur/
migrateur, quelques individus hivernent irrégulièrement comme en témoignent certaines observations faites à Métabetchouan,
Normandin et Albanel (source: C. Cormier, G. Savard; C.O.A.S.L.S.J.). Mais, les observations de Hiboux des marais durant la
période hivernale demeurent plutôt rares. En général, le Hibou des marais arrive au Saguenay/Lac-St-Jean au début du
mois d'avril et nous quitte au début de l'automne.